I - Pourquoi un plan ?

Un plan de dissertation n’est pas un cadre rigide mais il représente votre pensée en train de se structurer.

Le plan doit découler naturellement de votre problématique et vous permettre de traiter toute la question.

Le plan n’est pas seulement une façon commode d’exposer ses idées pour e lecteur, mais il est l’articulation rationnelle de vos idées (qui ne sont pas simplement juxtaposées) au service d’un seul but : traiter la question posée.

II - Comment construire le plan?

Un plan comporte plusieurs parties. Vous y envisagez successivement plusieurs réponses possibles à la question posée. Vous évitez ainsi l’unilatéralité (le fait de ne voir qu’un seul aspect du problème et de n’envisager qu’une réponse possible, donc de ne pas s’engager vraiment dans une discussion philosophique).

Chaque partie avance une thèse claire permettant de répondre à la question posée. Il ne s’agit pas de découper le sujet pour le traiter par fragments : chaque partie traite tout le sujet sous un angle différent.

Ex. « Peut-on être libre tant qu’on a des passions ? »

•  Ce qu’il ne faut pas faire

I. Qu’est-ce que la liberté ?

II. Qu’est-ce que la passion ?

III. La passion nuit-elle à la liberté ou la rend-elle possible?

Les deux premières parties ne traitent pas le sujet, qui porte sur le rapport entre passions et liberté.

•  Plan proposé

I. La passion comme force qui me dépasse réduit-elle à néant ma liberté ?

li. La liberté consiste-t-elle alors à triompher de ses passions ?

III. Ou bien ma passion est-elle affirmation même de ma liberté ?

Chaque partie contient une progression : dans le cadre dune même thèse, vous développez les idées qui vous permettent de progresser dans la compréhension du sujet et la résolution de la question.

Faites une transition entre vos parties : elles ne sont pas simplement juxtaposées comme des thèses qui s’affrontent, mais articulées par des transitions qui en font les moments dune même réflexion débouchant sur une conclusion.

Le développement se caractérise à la fois par une unité et une progression : unité d’une réflexion qui examine tour à tour les différentes hypothèses, progression dune démarche qui tente de répondre de façon toujours plus satisfaisante à la question posée.

III - Les principaux types de plans possibles

Vous avez le choix entre différents types de plans, c’est-à-dire différents modes de progression ou d’articulation des parties entre elles. Bien entendu, quel que soit le type de plan adopté, vous n’en devez pas moins, à l’intérieur de chaque partie, analyser, argumenter et faire des transitions entre vos idées.

  •  Le plan analytique

Examen attentif d’une notion, d’une expression ou d’un problème pour en faire apparaître les présupposés et les implications, et les distinguer nettement de notions ou de problèmes voisins.

• Types de sujet qui s’y prêtent: Qu’est-ce qu’un citoyen ? Que peut la raison ? D’où viennent les préjugés ? Qu’est-ce qu’un événement historique ?

• Atouts: possibilité d’approfondissement, de clarification des ambiguïtés, de mise au jour des implications.

• Écueils : risque de rester dans l’unilatéralité. Risque de se perdre dans des subtilités superficielles en négligeant l’essentiel.

  • Le plan dialectique

 Montrer comment une position, développée jusqu’à ses ultimes conséquences, fait apparaître ses limites et manifeste ainsi la nécessité d’une autre position pour rendre compte du problème posé.

• Types de sujets : Peut-on préférer le bonheur à la liberté ? Philosopher, est-ce renoncer à transformer l’ordre du monde ?

• Atouts : faire le tour des positions possibles. Montrer que les positions ne sont pas figées, mais qu’il y a un mouvement de la pensée, des façons argumentées de passer d’une position à une autre.

• Écueils: risque que les parties se détruisent les unes les autres et qu’on ait l’impression, à la fin, de ne pas avoir avancé. Risque de confusion si les transitions ne sont pas bien maîtrisées.

  • Le plan argumentatif

 Développer un argumentaire pour démontrer ou réfuter une thèse.

• Types de sujets: Comment comprendre cette affirmation de Paul Klee : « L’art ne rend pas le visible, il rend visible » ? Être libre, est-ce faire tout ce qu’on veut ?

• Atouts : Apporter un fondement rationnel à ce qui pouvait d’abord sembler une simple opinion. Argumentation de la thèse et examen des objections possibles.

• Écueils : risque de rester dans l’unilatéralité, et qu’il manque une progression dans le développement.